29.1.06

onirisme

Plus que deux jours, enfin trois si l'on compte aujourd'hui ! Plus que trois jours et je reprendrai le chemin du boulot. Plus que trois jours et, inévitablement, se réinstallera une routine quotidienne. Etrange comme, au fond de moi, j'angoisse, j'appréhende malgré tout ce retour à la vie active qui ne devrait, pourtant, pas être si brutale. Voilà un mois que j'ai pu me faire à cette idée, un mois que je sais où je vais, dans quel endroit, dans quelle ambiance je vais tomber. Aurais-je trouvé tant de satisfaction dans ma vie d'oisif que pour craindre à ce point une remise au travail ? Allons ! Au contraire ! J'en suis plutôt content car, après trois mois, il est temps de se redégourdir les jambes, de revoir du monde, de connaître la raison de son réveil. J'admets que, par moments, j'avais un peu envie de me cogner la tête aux murs ici. L'expérience m'a au moins appris cela, je ne suis pas fait pour végéter; je n'en ai guère eu l'habitude et me trouve assez rapidement indisposé par la siuation. Oh ! bien sûr, il faudrait sans doute rééditer l'expérience avec beaucoup plus de moyens, avec un portefeuille des plus garnis, je crois que je tiendrais un an au moins, je pourrais planifier des voyages, partir faire des découvertes un peu partout, visiter ou revisiter ces contrées qui me font rêver. Mais après cela ? Je ne crois pas que je tiendrais le coup, toute une vie de rentier durant. Ici, le premier mois a été des plus profitables, j'ai retrouvé mon sommeil, ô combien précieux, pris tout le repos qui me manquait depuis si longtemps. J'ai vidé tout mon stress, ma fatigue de ce boulot usant, éreintant qui me pompait énergie, vie et nerfs. Plus le temps passe et plus je sais que j'ai fait le bon choix. Pas simplement au niveau horaires, ceux que m'imposaient mon ancien patron frôlaient l'esclavagisme (plus de cinquante-cinq heures hebdomadaires en moyenne pour un salaire proche de ce que je pouvais espérer en allocations de chômage); mais il m'usait à l'intérieur, me rendait acariâtre, asocial et profondément malheureux. Le soulagement n'en fut donc que plus intense.
D'ici peu, il va falloir que je m'habitue à croiser de nouvelles têtes, que je m'adapte à de nouveaux systèmes de fonctionnements, que je m'intègre dans une nouvelle équipe, que j'apprenne un nouveau boulot dans un domaine qui m'est, encore une fois, entièrement inconnu. Comme à chaque changement, je m'interroge sur mes capacités à apprendre de nouvelles choses dans des domaines à ce point différents. Ma carrière n'a jamais été et ne sera visiblement jamais linéaire. Ai-je encore maintenant les mêmes facultés d'adaptation qu'il y a cinq ans ? J'ai la prétention de le croire et ose grandement l'espérer. Peutêtre, au fond, serait-il temps que je me pose et que j'apprenne à voir les choses sur le long terme. Mais là encore, je crois qu'au fond de moi, je m'y refuse tant je continue de rêver à d'autres horizons. Je crois bien que le temps approche et que mes projets mûrissent de plus en plus en moi. Partir avant qu'il ne soit trop tard, partir et aboutir. Le rêve ultime, le rêve d'enfant. Celui que l'on désire et qui revient, inlassablement. Celui que l'on craint plus que tout tant on sait qu'on ne se relèvera point d'un échec malheureux. Celui qui, malgré tout, reste le moteur d'une vie. Partir... bientôt... peut-être.

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Anonyme a dit...

Voilà qui est très beau ! (à mon avis personnel de moi!)

Moi aussi, je vais repartir sur le chemin du travail, après trois ans d'errances immobiles et de quelques voyages en France, qui m'ont permis de bien définir mon projet professionnel et mon chemin de vie.

Je suis de tout coeur avec toi dans ce nouveau départ !

Oliv'

Anonyme a dit...

mais tu as trouvé un taf dans quoi??? moi c'est pareil j'ai un stage dan quelques mois, ça me fait flipper car moi j'adore végéter, j'aime pas vivre avec des contraintes...bref je suis une feignasse!!!