19.1.06

En réponse à Johan Hufnagel

Depuis quelques jours, je lis un peu partout les réactions de bloggueurs à propos de ce qu'il y a maintenant lieu d'appeler "l'affaire Garfieldd" . Je ne vais plus m'étendre très longuement sur cette affaire, vous savez tous ici mon indignation à ce propos, néanmoins, je voudrais revenir sur le commentaire que Johan Hufnagel, rédacteur en chef de libé.fr, a laissé sur le blog d'Embruns et que je reproduis ici :

5. Le 18 janvier, Johan Hufnagel a dit :
Bonjour,
je suis rédacteur en chef de Libé.fr. Je ne saisis pas précisément les reproches faits à l'article sur le blogueur révoqué. Il me semble que nous présentons les faits le plus clairement possible, donnons les positions des personnes qui défendent le blogueur révoqué. A moins que vous ayez des informations précises, documentées sur ce que vous avancez à propos de cette commission (précédents, écrits,etc et dans ce cas nous l'écrirons). Pour les autres commentaires, je vous renvoie à ce qu'écrit Phil ici. Il est par ailleurs écrit «évoqué» (effleurer, mentionner selon le robert) pour donner un exemple de ce qui est reproché à garfiedd. Pour terminer, nos n'avons pas expliqué les keywords google parce que nous sommmes un journal national et qu'une grande partie de nos lecteurs ne savent pas ce que c'est. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à envoyer des mails. Nous ne répondrons pas aux injures.


Monsieur,

Croyez-vous honnêtement que souligner l'ignorance de vos lecteurs pour certains termes vous exempte de toute forme de didactisme à leur égard ? Croyez-vous sincèrement qu'une information partielle reste de l'information ? Est-ce ainsi que Libération conçoit la manière d'aborder un sujet quel qu'il soit ?
Si tel est le cas, il ne fait que mettre en exergue un manque de respect et un dédain profonds à l'égard de vos lecteurs. C'est par le biais d'informations erronnées, manipulées, tronquées, partiales et incomplètes que s'asseoient les dictatures.
Emanant d'un journal qui s'est, tout au long de la première partie de 2005, battu pour le droit à l'information (souvenez vous de Florence et d'Hussein), on ne peut que rester pantois face à une réponse de ce type. A vous lire, votre journal ne semble rester sensible qu'aux cas qui le touchent de plein fouet.
Je m'étonne, tout bonnement, je m'étonne. Quel genre de journaliste êtes-vous ? Quelle objectivité défendez-vous ? Quel type de leader d'opinions voudriez-vous devenir ?
Moi qui restais persuadé que le premier devoir du journaliste était l'honnêteté, à tout le moins, l'honnêteté intellectuelle. Evidemment, vous avez eu le courage de faire un correctif; évidemment et heureusement, vous avez un tant soi peu rétabli une vérité qui sautait aux yeux de tous, mais la reconnaissance de l'erreur implique une certaine humilité dont vous n'avez pas fait preuve. Vous n'avez pas présenté d'excuse à un être humain déjà affaibli par une décision lourde et, à mes yeux, injuste et inique. Non ! Au contraire, vous n'avez, dans cette histoire, pensé qu'à vous sans jamais réfléchir aux répercussions, aux dégâts causés à quelqu'un qui, dans les faits, a déjà tout perdu.
Tout cela me rappelle étrangement et amèrement un certain procès d'Outreau...

Bien à vous,

khoyot

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