20.1.06

à moitié plein

Tout doucement, je me transforme. La métamorphose, lente, implacable, efficace poursuit son oeuvre sans se soucier du reste. A force de rencontres, à force de découvertes, à force d'échanges et de partages, je deviens plus perméables aux expériences d'autrui. J'écoute, analyse, ingère et tente d'appliquer. Au fur et à mesure, je mets les choses en place, je regarde par l'autre bout de la lorgnette. Petit à petit, tout cela s'installe en moi, confortablement, durablement. Est-ce l'âge tout simplement ? Je ne sais pas. Certaines paroles échangées m'ont marqué, certaines remarques blessé, toutes ces discussions me font avancer.
Oui, car il s'agit bien de cela, d'évolution, d'avancement, de progrès.
Doucement, lentement, sûrement, j'abandonne ma carcasse d'être froid et cynique. Je cesse de vouloir à tout prix trouver le bon mot, celui qui créera l'éclat de rire aux dépens de l'autre, je cesse de saisir toutes ces perches trop faciles, trop cassantes. Doucement, je me libère de l'orgueil étouffant qui empoisonnait ma vie, ne le place plus là où il n'y a pas lieu d'être. Doucement, j'apprends à accepter les aléas quels qu'ils soient, à regarder les choses en face et à positiver.
Ce fut beaucoup plus facile que prévu, loin d'un optimisme béat, loin d'un positivisme idiot et ringard, cette attitude-là n'enjolive pas benoîtement, elle assume, englobe, observe et accepte.
Oh ! Oui, je change ! Les changements sont perceptibles, visibles, tangibles. On les souligne pour moi, on s'en étonne. J'en ai vu même craindre une réponse qui, au lieu d'arriver perfide, fut tout autre; j'ai vu l'ennemi s'étonner, rougir et sourire d'un sourire sincère qui remerciait. Cette philosophie-là, je sais d'où elle me vient, je sais de qui elle me vient; à toi qui me l'as appris sans t'en rendre compte, à toi qui m'as marqué sans le savoir, à toi qui m'as sauvé, je voudrais te dire combien tu as raison, combien tes choix sont justes et bons.

Ce bonheur-là est simplissime, je n'oublierai jamais !

4 Partage(s):

Anonyme a dit...

Que du positif tout ça !

Alcib a dit...

La philosophie du « Oui, je le veux », plutôt que celle du « Ah !non, pas question ».
On dit qu'à compter de trente ans, on devient responsable de son visage (alors qu'à vingt ans, si l'on est beau, on le doit aux gènes, à la mode, etc.). Tu découvres le vrai khoyot en toi (comme la statue de Michel-Ange dans le marbre : tu savais, au fond, qu'elle était là). Le vrai khoyot, et non celui qu'on a voulu, inconsciemment ou pas, faire de toi. Voici Laurent, et non plus Lou...

Alcib a dit...

Tes dernières lignes semblent illustrer le sens du véritable amour ; nous aimons en l'autre la part d'idéal, de perfection ou d'absolu qui nous manquait. Nous aimons l'autre parce qu'il est celui (ou celle) qui nous permet de devenir meilleur et, bien entendu, nous l'aimons totalement, sans condition, car il est celui que nous avons choisi...

khoyot a dit...

Il s'agit bien de cela, cher Alcib, d'amour, le plus pur qui soit, celui qui n'exige nul retour, qui est donné comme un cadeau, l'inné, le vrai, l'intense