22.4.06

Dolce Vita

Il y a comme un malaise lorsque vous annoncez que vous vous sentez bien, lorsque l'annonce est honnête, sans ostentation. Comme s'il ne fallait pas, comme si c'était injuste. On n'a pas le droit de dire sa joie de vivre dans un monde où tout doit aller mal, où tout doit aller de travers. Dans le monde où l'on vit, il n'y a guère plus de place que pour le malheur, le mal-être, la dépression et le suicide. Quand tout fout le camp, se sentir bien, c'est n'être qu'égotiste, c'est demeurer inconscient. A vous entendre, ma bonne dame, il devrait y avoir quelque chose de méritoire dans le bonheur, dans la douceur et il nous faut encore, à nous, pauvre humains, expier une faute que l'on n'a pas commise. Je m'y refuse, madame, je m'y oppose. Qu'importe si vous en crevez, je continue de savourer et refuse de me résigner. Vos palabres de mégères ne valent que la jalousie et la frustration que vous y mettez !

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Anonyme a dit...

C'est en cela que l'expression "le malheur des uns fait le bonheur des autres" s'admet le plus, le mieux. Etre heureux, le renvoyer, l'exprimer, c'est assurément permettre à l'autre de prendre conscience, si ce n'est de son malheure, en tout cas de sa létargie...
Et Dieu que je vis ô combien ce même constat que toi en ce moment !

E. a dit...

Il faut dire aussi qu'on est naturelleemnt plus enclin à être prolixe quand ça ne va pas que quand ça va...
La tournée des blogs ces derniers temps par exemple me fout un cafard dont je n'ai pas envie...
Et si quand ça ne va pas on n'a pas très envie de voir que ça va bien pour d'autre... il en est de même dans l'autre sens : quand ça va bien, on n'a pas envie de voir que ça ne va pas pour d'autres...
Egotisme ou egoïsme ?