11.9.05

Il est 6h49, il faut dormir

Et toujours, et à nouveau ce vide, immense, profond. Mon coeur s'est raidi, fermé tel une huître. Rien. Plus rien. Je n'ai plus rien à dire. Je croise les gens, la foule, le monde, les appréhende sans effroi. L'émotion est éteinte, transformée en trou noir sentimental, pas l'ombre d'un quartz, l'horizon reste nu. Je me sens détaché de tout, détaché des autres, détaché de moi. Je me vois, m'observe, m'épie, me surveille. Je m'étonne encore de mes errements.
Il n'est plus rien qui me touche ou me blesse. Mon passé est loin maintenant et je le rencontre sans joie ni amertume. Tout ce qui se passe autour de moi m'est étranger et distant. L'impression que plus rien ne l'ébranle. Je redeviens poussière à l'intérieur de moi et doute du Phoenix qui se doit de sommeiller là-bas aux fins fonds de mes entrailles. Je blesse malgré moi sans m'en émouvoir. Et pourtant!
Et pourtant, il doit y avoir des étincelles. Et pourtant, il y a des miracles. Eux seuls me sortent réellement de ma torpeur. Eux seuls me permettent de puiser une force. Eux seuls... Et les autres? Quand ma poussière se recomposera, quand mon indigence se retransformera en présence, alors seulement, peut-être, les autres,... qui sait?
Dormir dormir dormir même sans rêve mais dormir dormir dormir
dormir dormir dormir

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Anonyme a dit...

voilà un texte qui éveille ses souvenirs aussi bien que des sensations actuelles.
Il paraît que seul le regard des autres peut vous donner le sentiment d'exister, mais comment croiser ce regard quand par moment on ne supporte même pas le notre? Etrange paradoxe qui propose d'abord de se supporter (dans tous les sens du terme, à savoir s'aimer et se porter à bout de bras) ...
Mais le sommeil ne résoud rien. Ce n'est que du temps qui passe.
Alors, avancer, faire la paix avec soi et toutes nos contradictions.
Tellement facile à dire, à constater, mais le chemin est long pour y arriver.
belle image que celle de la poussière à recomposer. Oui, très belle image.
Je crois bien que cette note est l'une des plus justes que j'ai pu lire ces derniers temps

khoyot a dit...

Dormir pour se resourcer, se forcer à prendre du recul, pour ne pas rester coller le nez dans le mur. Oh non dormir ne résoud rien, mais le sommeil soulage et se laisser ennvelopper par sa volupté permet de relativiser. Faire la paix avec soi? Le chemin est fait, trop peut-être. C'en est déroutant...
Merci de ta visite, Tequila, ton com fait du bien et aide ma foi plus que le sommeil-même