13.8.06

froid... sans coeur, sans vie...


Pensè-je à toi, parfois ? Je suppose sinon je n'écrirais pas. Même si ce blog est le lieu d'épanchement de tous mes états d'âme, toutes mes mélancolies. Pourtant... Etonnant comme parfois il me revient en pleine face comme un silence, un vide qui me gifle et m'agresse, me terrasse et me refuse le sourire. De toi, je n'ai guère de souvenirs, peu ou prou; les seuls qui me reviennent en mémoire ne sont pas des plus heureux malgré cette capacité propre à l'esprit humain de ranger au fond d'un placard, enfoui dans un camp retranché les peines rongées et les sentiments désagréables. Orphelin de fait, sans tombe sur laquelle pleurer. Orphelin contraint par l'absence d'intérêt, l'absence de sentiment filial, par ton incapacité à exprimer quoi que ce soit d'autre que le mépris et la haine. La médiocrité dans toute sa splendeur. Quelques fois je me dis que si, vraiment, tu n'avais pas été là, j'aurais pu souffrir de cette langueur, de cette absence, mais j'aurais pu rêver aux moments tendres que nous aurions pu partager. Mais tu étais là, vivant sous le même toit et la réalité, brutale, abjecte, banalement réelle, tangible et perceptible refait sans cesse surface. Je te revois, te dressant devant moi, yeux et coeur vides, sans âme, inapte à aimer et à être aimée, pas même toi, pas même par toi, pas même de toi ! Handicapée du coeur, tu n'as finalement hérité que d'un organe capable de pomper et non de ressentir.

Et pourtant, je ne te hais pas, ne te méprise même plus. Une indifférence salvatrice s'est installée entre nous, insidieuse mais ô combien bénéfique. Imagines-tu ma vie, des fois ? Toi qui ne me sais même pas barbu ? Toi qui serais sans doute incapable de me reconnaître au premier coup d'oeil en rue ?

Mais à quoi bon l'indifférence si tu te charges d'envahir mon espace, de défaire à nouveau mes équilibres ? Mais qui es-tu, finalement ? Reste chez toi ! Lâche-moi !

3 Partage(s):

Alcib a dit...

Émouvant et si finement exprimé !

Anonyme a dit...

très agréable à lire et on sent une certaine émotion bien enfouie....

Anonyme a dit...

quel texte merveilleusement fort et touchant, Je suis restée sans voix, Quand nous voyons-nous pour en DISCUTER?