23.10.05

Pachmina

Il est des gens de mon entourage que je vois peu, trop peu même diront certains. C'est vrai, sans doute. Les voir, dîner avec eux, passer une soirée en tête à tête avec eux est, en soi, toujours une fête. Pachmina est de ces gens-là. de ceux que j'ose croire être l'un de mes amis malgré le manque de récurrence de nos contacts.
Nos discussions, souvent à bâtons rompus, sont vraies et sincères. Elles sont riches. Riches de simplicité et d'honnêteté. Pachmina et moi nous connaissons depuis quelques années déjà, du temps de ma folle jeunesse et rien ne pouvait laisser supposer que huit ans plus tard, nous en serions toujours là à nous croiser et nous suivre. Etrange que cette relation néanmoins. Souvent, nous ne nous accordons sur rien, nous sommes là en présence de deux caractères trempés, campant sur nos positions, presqu'à prendre un malin plaisir à prendre l'option opposée par simple esprit de provocation. J'ai connu Pachmina lorsque j'étais encore étudiant. Un soir alors que je m'adonnais à cette occupation tant passionnante qu'est le remplissage du frigo dans un supermarché. Et là, au milieu des rayonnages de fruits et légumes, j'ai aperçu un éphèbe sautant au cou de mon voisin qui m'accompagnait. Grrrrrr c'est qui ce canon? Une vieille connaissance de mon voisin de l'époque, ma Mamie à moi, aux yeux soulignés par des cils parfaits. Rien de mieux pour faire battre le coeur de post-adolescent que j'étais encore. Et aux côtés de Yeux de Gazelle, Pachmina: yeux verts profonds, prestance, regard insistant et troublant et une longue écharpe en guise de signature corporelle; bref, une attitude totalement déplaisante pour moi...
Débuts de discussions entre ménagères de moins de cinquante ans, débat profond sur l'augmentation du cageot de carottes et de la botte de persil frisé et premières présentations presqu'officielles entre quatre personnes qui, finalement, ne se connaissent pas. En ces temps reculés, Pachmina était le patron d'un "bouiboui de merde" dans le centre ville, un bar à travelotes qui a eu et a encore son petit succès, Yeux de Gazelle y travaille, Mamie est banquière et moi pauvre étudiant et gros sorteur.
Décision est prise, vendredi nous irons au bouiboui de merde! Et de sorties en beuveries, de verres en discothèques, d'après-midi café-gâteau en soirées vin blanc-chips, me voilà, à mon tour, serveur au bouiboui...
Et depuis... depuis, bien d'eau a coulé sous tous les ponts du monde... mais au fil du temps, s'est forgé un sentiment d'amitié sincère et réel qui n'est pas simplement plongé dans l'ombre d'un passé nocturne. J'aime assez et suis ravi de notre petite soirée...

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Anonyme a dit...

je suis content que tu aies passé une bonne soirée. Bisousssss