4.11.05

De laboribus

ou de la fatigue liée aux entretiens d'embauche...
Cela faisait quelques années déjà que je n'avais plus connu cela. Postuler pour un nouvel emploi, rencontrer des gens que je ne connais pas et les convaincre que je suis l'homme qu'il leur faut pour la tâche qu'ils auraient à m'offrir. Non que je trouve cela fastidieux, j'ai toujours été de ceux qui étaient meilleurs à l'oral qu'à l'écrit, j'ai appris à avoir assez d'esbrouffe pour cela. Néanmoins, je trouve cela usant. Serait-ce juste moi ou n'y a-t-il plus moyen de trouver un employeur francophone à Bruxelles?
Ce n'est pas que j'aie quoi que ce soit contre les flamands, du tout, loin de là mais bon il reste cependant plus aisé de se défendre, de se vendre dans sa langue maternelle lors d'un entretien tout en passant par l'obligatoire test de langue sur les sujets courants. Eh bien, non! Ce temps-là semble désormais révolu! On vous accueille, on vous reçoit, fort gentiment au demeurant, en néerlandais, et uniquement en néerlandais. On vous offre un café, pardon een kopje koffie, on vous énonce le job description détaillé, tout cela dans la langue de Vondel. Et lorsqu'on parcourt votre curriculum vitae, on s'étonne même du fait qu'il soit rédigé en français. Là tombe l'inévitable question:
- Maar, in feite, bent U nederlandstalig of franstalig? (Mais, au fait, vous êtes néerlandophone ou francophone?)
- Ik ben franstalig (Je suis francophone) *large sourire*
- Als moedertaal? (C'est votre langue maternelle?)
- *très très large sourire* Inderdaad! (En effet!)
- Maar het lijkt dat er geen probleem is als wij verder gaan in het Nederlands (Mais apparemment, il n'y a pas de problème si nous continuons en néerlandais)
... et hop encore une heure d'entretien dans une langue "étrangère"...
Merci du compliment mais bon, entendre la langue de Voltaire ne fait pas mal aux oreilles et me permet de moins réfléchir à la traduction de ce que vous me dites et un peu plus au sens même de vos phrases, chers Madame et Monsieur. Et puis, il est quand même question d'un emploi qui me mettrait en relation permanente avec votre office parisien. Pensez-vous vraiment qu'à Paris ils s'inquiètent du fait que je parle néerlandais?
Enfin, une chose est sûre, je ne sors plus la veille d'un entretien d'embauche, l'effort à fournir est trop grand...

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