1.9.06

Flicage

La chasse aux chomeurs est de plus en plus intense en nos régions, c'est un fait, une évidence. Les rendez-vous d'aide à l'orientation professionnelle se multiplient. Ce type de démarche pourrait être, en soi, intéressant s'il était véritablement efficace et s'il ne représentait pas simplement un nouveau style de flicage du chomeur. Aider les gens perdus, perturbés par une perte subite de boulot, accompagner le chomeur dans ses (multiples) démarches, lui proposer des formations, des remises à niveau adéquates sont des mesures que j'approuve largement. Là où le bât blesse, c'est qu'une fois encore deux idéologies se confrontent. On se rend compte qu'il ne s'agit pas uniquement d'aide et d'accompagnement, non, pensez !! La volonté appuyée de diminuer les chiffres du chomage ne se traduit pas dans le développement de la remise sur pied des personnes fragilisées mais par un controle pur et simple de leurs démarches propres. Voilà qui permet d'exclure les gens du système et de rayer certains des chiffres du chomage en les transférant vers les CPAS. Déplacer le problème pour afficher un bilan chiffré positif, la manoeuvre politicienne permettant de plaire aux exigences des hommes de droite et à l'opinion du Nord du Pays me dépasse largement. Il vous faudra encore compter sur l'incompétence patente de l'administration pour réaliser que les convocations se font sur ton de menace, les rappels sont froids, presque judiciaires, pompeux !
Je ne me suis pas présenté à mon premier rendez-vous pour cause de... travail ! Ayant rempli et retourné le formulaire idoine, je ne me suis plus guère inquiété du suivi de mon dossier auprès de l'ORBEM. A quoi bon ? J'ai autre chose à faire que de patienter des heures durant dans leurs locaux.
Deuxième convocation ! Etonné le père khoyot lit son courrier médusé. Présence requise, obligatoire, menace de suspension d'allocations (non perçues), menace d'amendes, etc, etc... Le ton adopté ne me plaît pas, me choque, me heurte et me gâche ma soirée. Quelle leçon a le droit de me donner une bande de fonctionnaires apathiques et désorganisés, inaptes à assurer un suivi convenable d'un dossier quelconque ? Hé non, Messieurs, je ne me présenterai pas plus à votre deuxième rendez-vous qu'au premier pour les raisons invoquées plus haut. Mais sachez que je ne manquerai pas de vous contacter aujourd'hui par téléphone pour vous le signifier très clairement... mais sans doute pas très posément ! Il est grand temps d'apprendre à viser l'efficacité dans votre travail, jeunes gens ! Et elle passe également par une organisation et un suivi pertinents !!

4 Partage(s):

Anonyme a dit...

BRAVO!

Anonyme a dit...

putain c'est clair ue ce fonctionnement est complétement dingue!!
je suis mort de rire quand j'entends villepin aux infos se féliciter de la baisse du chomage en france..tu parles il ya 15 jours j'ai reçu une lettre m'informant que mon inscription arrivait à terme!!! ah ouais mais je ne l'ai aps demandé, je n'ai pas été prévenu. bref il semble que maintenant ton inscription est limitée...je sais pas c'est super chelou. Alors oui effectivement le chomage baisse car les chomeurs sont simplement rayés des listes!!!
kiss

Anonyme a dit...

Clair que quand je reçois une lettre de l'Orbem j'ai le sang qui se glace. Pourtant ils sont censés être les gentils, eux. Je n'ose pas imaginer quand c'est finalement une lettre de l'Onem qui arrive...

(Pour les Français, l'Orbem, c'est l'administration bruxelloise qui se charge d'aider les chômeurs dans la recherche d'emploi. L'Onem, c'est l'administration fédérale qui paie les allocations de chômage. Vous imaginez bien comme leur degré d'implication et la nature de leurs rapports avec les chômeurs peuvent différer.)

Alcib a dit...

C'est tout à fait juste, khoyot. Je crois que c'est partout pareil. Au Québec, tous les services aux chercheurs d'emploi relèvent du gouvernement du Québec, sauf que les prestations aux chômeurs proviennent du gouvernement canadien. Les personnes sans emploi, du moins celles qui ont droit à des prestations, sont doublement sollicitées, menacées, par les organismes qui relèvent de chaque niveau de gouvernement. Ces dernières années, le gouvernement canadien a augmenté le coût des cotisations à l'assurance-emploi, réduit le montant des prestations accordées aux chômeurs tout en imposant des conditions plus restrictives pour avoir droit aux prestations. Résultats : le nombre de prestataires a diminué, les chômeurs sont plus pauvres et le gouvernement canadien a dans ses coffres plus de 45 milliards de dollars provenant des surplus du programme d'assurance-emploi. Et comme il ne sait pas comment utiliser cet argent volé aux travailleurs, aux employeurs et aux chômeurs, le gouvernement canadien gaspille des fonds un peu n'importe où et le parti au pouvoir achète des électeurs en faisant des cadeaux bien ciblés quand vient le temps des élections.
L'histoire de tes convocations répétées, le ton digne des régimes policiers, tout ce que tu racontes ressemble à ce que l'on peut vivre ici aussi.