12.5.06

un printemps anversois

A tous les racistes de tout poil, tous les fachos, tous les (néo) nazis, les extrémistes en tous genres, je vous conchie, je vous vomis, je vous gerbe. Vos propos sonnent comme des éructations et le moindre de vos mouvements est une défection empreinte de flatulences âcres ! A vous, les démagos aux termes trop simples, aux idées simplistes et tellement dangereuses, si j'étais croyant, je vous maudirais bien au-delà de la treizième génération.
A vous qui réclamez droiture et justice, règlements et ordre, qui refusez de comprendre le principe-même de l'abolition de la peine de mort, eh bien à vous, je vous l'accorderais bien volontiers, j'irais presque jusqu'à vous proposer une réinstauration de la "solution finale", tous les fachos gazés, d'un coup, d'un seul, choisissez votre gaz !
Mais je ne serai pas de ceux qui sombrent, qui tombent aussi bas que vous, je ne serai aussi vil, vous ne le méritez pas. Je reste cohérent aussi, j'y tiens. Mais qu'on ne me demande jamais de tolérer de tels actes gratuits, ni d'accepter les propos qui mènent à ces actes ! Je me suis indigné du meurtre de Jo Van Holsbeeck, je me révolte aussi de ces crimes crapuleux, exécutés de sang froid par un jeune homme, encore adolescent, maléable à souhait, et formaté par vous !
Alors, à vous, les bien pensants, les tenants d'une "idéologie" inique basée sur rien, sur du vent, sur la haine et l'alimentation d'une peur, croisez donc un miroir et fixez votre regard dans les yeux qui vous font face... S'il vous reste une âme, vous saurez !
Serez-vous encore capables de dormir ?
D'abord des mots et puis...
Le Premier ministre Guy Verhofstadt a raison lorsqu'il dit: «Nul ne peut désormais ignorer ce à quoi l'extrême droite peut mener.» Les récentes agressions contre des étrangers qui ont eu lieu en Flandre doivent inquiéter. Le climat raciste et xénophobe entretenu par le Vlaams Belang au nord du pays y est sans doute pour
quelque chose.
Certes, le temps n'est plus aux «sale juif», «sale nègre» ou «sale bicot». Ces mots-là traduisent trop crûment l'opinion de ceux qui les emploient. Ils restent réservés aux arrière-salles de café où l'on est entre soi.
Le Vlaams Blok s'est rhabillé en Vlaams Belang avec pour objectif d'être plus présentable. Il applique aujourd'hui, avec brio, une stratégie de langage de «contournement» pour exprimer ses thèses néoracistes. A «les étrangers dehors», il préfère aujourd'hui, inspiré par le Front national français, décliner ses arguments sur le thème de la «préférence nationale». On rappellera ici l'habileté de Le Pen déclarant il y a plus de 20 ans déjà: «J'aime mieux mes filles que mes cousines, mes cousines que mes voisines et mes voisines que des inconnus». Un apparent bon sens, qui n'est qu'une virtuosité verbale, pour faire passer une xénophobie douce qui a conquis une large part de l'électorat flamand. Mais le vieux fonds de commerce «sang, sol, racines, identité, patrie» est toujours bien présent.
C'est d'abord par les mots du quotidien que s'exprime le racisme. Les discours permettent ensuite le passage à l'acte, la mise en pratique politique. Dans tous les cas, le racisme joue sur le fantasme de la différence dont il faut se prémunir, se protéger puisqu'elle constituerait un danger. Les dynamiques psychologiques que met en oeuvre le racisme sont puissantes: elles jouent sur la peur, désignent l'étranger comme bouc émissaire responsable de toutes nos frustrations.
Sur les esprits faibles, le racisme aggrave ces perceptions en «rationalisant» la perception de l'étranger comme la cause du malheur. Le meurtre de Joe Van Holsbeeck a montré combien une collectivité tend à être désignée comme bouc émissaire. Un individu de «type nord-africain» stigmatisait tout un groupe social. Et la crainte manifestée par la communauté polonaise visait à éviter cette généralisation
absurde. Contrairement aux prétentions qu'elle se donne, la pensée néoraciste, malgré les apparences de logique, n'est pas une pensée rationnelle. Elle est d'abord un condensé de préjugés et sa force procède d'un principe d'évidence communément admis par une partie du corps social à un moment donné. A force de banaliser ce discours, à force aussi de voir les forces démocratiques - notamment en voulant rompre le cordon sanitaire - surfer sur ces thèmes, certains «fous» troquent les mots contre un revolver. Les mots aussi finissent par tuer.
Michel Konen, in La Libre Belgique, vendredi 12 mai 2006, p.5

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Anonyme a dit...

Suite aux crimes commis par un néo-nazi à Anvers, nous appelons les antifascistes et démocrates à se rassembler devant le Palais de Justice à Bruxelles ce lundi 15 mai à 19h pour déposer une fleur sur les marches du Palais. Les représentants des organisations et des citoyens prendront la parole.

En effet, la haine organisée par les néo-nazis du Vlaams Blok depuis vingt ans ont des conséquences pratiques sur leurs militants et sympathisants.



RENDEZ-VOUS LE LUNDI 15 MAI A 19H

DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE