Des rencontres sur la Toile aux parfums d'adolescence
Je me suis surpris dernièrement à lire tout un blog perso. Ce blog, malin et brillant s’il en est, m’a fait subitement replonger en adolescence. Hmmmm ! Quels embruns magiques de se retrouver soudainement sur les bancs du lycée… Les efforts de mémoire que m’a demandés cette lecture a fait revivre en moi des sensations non pas oubliées mais enfouies, profondément.
Je me suis revu, sale garnement que j’étais, cancre plus souvent qu’à mon tour, à observer et écouter certains cours. J’ai retrouvé certaines choses… ah doux flash-back en noir et blanc.
J’ai donc entendu mes profs de latin et de grec un à un, défilant face à moi récitant, déclamant leurs textes d’auteurs. J’ai revu Christine M. se perdant dans un fou rire après avoir fait ce qu’elle avait cru être son meilleur jeu de mots « Les enfants, excusez-moi, mais j’ai les lèvres gercées, il faut que je me remette un peu de Labello Gallico ». Et nous restions là médusés et stupéfaits. Elle, cette grande bourgeoise, s’était essayé à l’humour de philologue et cela nous sonnait comme de la vulgarité.
Je revois Gisèle G., la plus sévère d’entre toutes, nous dévisageant chacun de son air terrifiant. Perchée sur son estrade, le regard froid souligné de son éternel maquillage vert pomme, sa voix grave de fumeuse, ne manquant jamais de se fendre de la remarque la plus cassante qui soit, elle dont la garde-robe s’était désespérément arrêtée en 1963, je la revois nous parlant de la Conjuration de Catilina ("Quo usque tandem abutere Catilina patientia nostra? (…) Ô tompora ! Ô mores ! Senatus haec intellegit, consul uidet…") avec tant d’intelligence et d’analyse que j’en étais béat.
Je vous revoyais aussi Marie-Claire H., vous la passionnée, celle dont l’enseignement était une véritable vocation. Comme vous aviez dû être belle plus jeune et combien l’étiez-vous encore lorsque vous tentiez de faire ressortir chez nous le meilleur de nos interprétations dans nos versions grecques. Vous représentiez à vous seule ce parangon de la pensée grecque, vous étiez le panu kalloV kagaqoV . La manière dont vous viviez les textes que vous nous soumettiez était belle à voir, votre ferveur nous fascinait, nous gosses de merde en pleine crise d’adolescence, nous qui nous amusions à nous répéter que la seule phrase sensée en Grec n’était que cette phrase débile qui n’a de sens que dans sa phonétique francophone (ouk elabon polin, alla gar, elpiV efh kaka) nous vous respections et finissions par nous attacher à vos auteurs.
Mon dieu comme c’était il y a longtemps déjà et dire que j’ai presque tout oublié…
Je me suis revu, sale garnement que j’étais, cancre plus souvent qu’à mon tour, à observer et écouter certains cours. J’ai retrouvé certaines choses… ah doux flash-back en noir et blanc.
J’ai donc entendu mes profs de latin et de grec un à un, défilant face à moi récitant, déclamant leurs textes d’auteurs. J’ai revu Christine M. se perdant dans un fou rire après avoir fait ce qu’elle avait cru être son meilleur jeu de mots « Les enfants, excusez-moi, mais j’ai les lèvres gercées, il faut que je me remette un peu de Labello Gallico ». Et nous restions là médusés et stupéfaits. Elle, cette grande bourgeoise, s’était essayé à l’humour de philologue et cela nous sonnait comme de la vulgarité.
Je revois Gisèle G., la plus sévère d’entre toutes, nous dévisageant chacun de son air terrifiant. Perchée sur son estrade, le regard froid souligné de son éternel maquillage vert pomme, sa voix grave de fumeuse, ne manquant jamais de se fendre de la remarque la plus cassante qui soit, elle dont la garde-robe s’était désespérément arrêtée en 1963, je la revois nous parlant de la Conjuration de Catilina ("Quo usque tandem abutere Catilina patientia nostra? (…) Ô tompora ! Ô mores ! Senatus haec intellegit, consul uidet…") avec tant d’intelligence et d’analyse que j’en étais béat.
Je vous revoyais aussi Marie-Claire H., vous la passionnée, celle dont l’enseignement était une véritable vocation. Comme vous aviez dû être belle plus jeune et combien l’étiez-vous encore lorsque vous tentiez de faire ressortir chez nous le meilleur de nos interprétations dans nos versions grecques. Vous représentiez à vous seule ce parangon de la pensée grecque, vous étiez le panu kalloV kagaqoV . La manière dont vous viviez les textes que vous nous soumettiez était belle à voir, votre ferveur nous fascinait, nous gosses de merde en pleine crise d’adolescence, nous qui nous amusions à nous répéter que la seule phrase sensée en Grec n’était que cette phrase débile qui n’a de sens que dans sa phonétique francophone (ouk elabon polin, alla gar, elpiV efh kaka) nous vous respections et finissions par nous attacher à vos auteurs.
Mon dieu comme c’était il y a longtemps déjà et dire que j’ai presque tout oublié…
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mon mot préféré de grec est : poikilon (dsl j'ai pas les outils necessaires pour utiliser l'alphabet)
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